Arrivée en France, il y a dix-sept ans, je ne parlais pas un mot de français, je ne connaissais pas grand-chose de la culture française.
C’est à Marseille que j’ai commencé à faire mon premier travail. La photographie était le moyen le plus direct. Mon choix s’était porté vers les milieux populaires : des portraits, des scènes de rue, des prises sur le vif, des instants de vie.
J’aimais ces rapports simples, sans paroles… de toutes manières, je ne parlais pas un mot de français !
En faisant ce travail photographique à Marseille, j’ai commencé à éprouver nécessité et plaisir à établir un contact avec cette autre réalité du monde que je découvrais. Aussi, j’ai décidé de provoquer des rencontres, de travailler avec « les autres ».
Plusieurs photographes ont marqué mes premières approches et mes premières réflexions. William Klein et son journal photographique New-yorkais de 1954. Diane Arbus qui trouva beaucoup de ses thèmes tout près de chez elle, dans la vie quotidienne avec son inépuisable cortège d’étrangetés.
Ce travail photographique à Marseille a donné lieu à la production d’un portfolio, ma première édition personnelle.